Origine et histoire de l'Observatoire
L'ancien observatoire de Toulouse occupe le coteau des Redoutes, choisi pour son altitude et son éloignement voulu de la ville. Un observatoire existe à Toulouse depuis le XVIIIe siècle ; il fut dirigé à ses débuts par l'avocat François Garipuy et son associé Antoine Darquier, reflet du rayonnement scientifique de la cité à l'époque des Lumières. Après un déclin lié à la Révolution, l'astronomie toulousaine retrouve de l'importance avec la nomination de Frédéric Petit comme directeur en 1838, soutenu par l'astronome parisien François Arago. Arago et Petit obtiennent de la municipalité la construction d'un observatoire moderne ; les premiers plans datent de 1839 et les travaux, confiés à l'architecte Urbain Vitry puis à son successeur Bonnal et à l'entrepreneur Gilis, s'étendent sur près de sept ans. Le bâtiment principal, de style néo-gothique, est desservi par un escalier monumental à deux volées menant à un portique soutenu par deux colonnes doriques et deux pilastres, prolongé par un entablement sur la façade principale et les latérales ; la façade arrière est flanquée de deux tours rondes. Entre 1878 et 1908, Benjamin Baillaud fait réaliser une série de travaux pour abriter de nouveaux instruments — notamment le télescope Secrétan et le cercle méridien de Gautier — et plusieurs coupoles sont édifiées. Sous la direction successive de Félix Tisserand puis de Benjamin Baillaud (de 1873 à 1908), l'observatoire s'étend par la construction de coupoles et de pavillons qui structurent les lieux et organisent la répartition des activités ; ces travaux sont supervisés par l'architecte municipal M. Fitte. Au fil du temps l'établissement se centralise jusqu'à cesser d'être municipal en 1908 ; il fusionne en 1915 avec l'observatoire du Pic du Midi, se sépare en 1925 puis se réunit définitivement en 1968. Les astronomes quittent le site de Jolimont en 1981 et le bâtiment principal d'Urbain Vitry ainsi que trois coupoles et un mur d'enceinte sont protégés au titre des Monuments historiques en 1987. Dans le parc subsistent trois coupoles, une tour, des écuries et divers bâtiments plus récents qui évoquent la fonction scientifique du lieu dans un quartier désormais très urbanisé. L'observatoire a abrité plusieurs instruments notables, dont le télescope équatorial photographique Henry-Gautier, la lunette méridienne, un grand télescope d'environ 0,83 mètre de diamètre, la lunette de 38 centimètres sous la coupole Vitry et un radiotélescope. Plusieurs directeurs se sont succédé à la tête de l'institution, parmi lesquels Frédéric Petit, Félix Tisserand, Benjamin Baillaud, Eugène Cosserat, Émile Paloque, Roger Bouigues et Jean Rösch. Aujourd'hui, l'ancien observatoire conserve des traces de son histoire scientifique tout en étant intégré au tissu urbain de Toulouse.